Faux départ et dropshipping

Faux départ et Dropshipping

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Il y a une semaine, j’ai lancé un sondage sur mon compte Instagram. 

Le but de ce sondage était de savoir quel sujet vous aimeriez que j’aborde dans mes articles.

J’ai été très surprise par le nombre de fois où le dropshipping a été cité et j’ai été encore plus surprise par vos demandes elles-mêmes.

“C’est quoi les meilleurs produits en 2021 pour se lancer dans le drop ?” 

“Combien de thune, je peux me faire avec du drop ?”

“Comment rendre mon offre crédible, euh même si je sais que euh, AliExpress c’est pas ouf”

Alors, je me suis lancée dans l’écriture de “Le guide du parfait escrocs 3.0” et en tournant la tête, j’ai vu la bouille de mon Tomy (un ours en peluche) qui me connaît depuis mon premier Noël.

Si vous attendez de moi de vous expliquer comment “faire le max d’argent’, vous n’êtes pas au bon endroit. Par contre, si vous cherchez à en savoir plus sur le e-commerce, de satisfaire votre éthique et de découvrir le mécanisme qui a rendu le dropshipping connu :

Retour au source : Qu’est-ce que le Dropshipping ?

Le site web Définitions Marketing définit le dropshipping comme étant “une forme de e-commerce par laquelle le site vendeur ne possède pas de stock et fait livrer le client final directement par son fournisseur sans, le plus souvent, que le client ne le sache. Le principe du dropshipping peut être utilisé pour une partie de l’assortiment du site marchand ou pour la totalité de l’offre.”

Petit schéma explicatif :

Ici, on parle de site web, de sites dit marchands : on est donc bien dans une des disciplines du e-commerce.

Qu'est ce que le Dropshipping ?

Mais saviez-vous que le principe du dropshipping existait avant même que le Web soit lancé auprès du grand public, soit avant 1993 !

Et oui, ce principe qui consiste à vendre sans avoir de stock peut être utilisé dans différents corps de métier.

Je vais prendre l’exemple d’un métier que je connais bien et que j’ai pu expérimenter lorsque j’étais en BTS NRC (Négociation et Relation Client) en 2017 : le métier de commercial ! Mon rôle ? Ouvrir notamment des nouveaux points de ventes, suivi des commandes, réassort, etc. 

On peut exercer ce métier de différentes façons, voici les trois principales qu’on m’a enseignée :

  • Commercial sous contrat avec une entreprise : il vend uniquement les produits de son entreprise et est salarié de cette dernière.
  • le VRP multicarte : alors lui c’est particulier. Il est salarié de plusieurs entreprises et propose donc un catalogue avec des produits souvent complémentaires entre eux (et non en concurrence).
  • L’agent commercial : tout pareil que le VRP multicarte sauf que lui est à son compte.

Ce dernier type de commercial ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ? Effectivement, on peut l’associer à un dropshipper : il vend des produits pour d’autres entreprises et touche une commission pour chaque commande passée par lui.

Avantages

Retournons sur le sujet qui nous intéresse. Je pense qu’on sait tous pourquoi le dropshipping plait beaucoup. Mais je vais tout de même lister les avantages qui sont, selon moi, la grande force du “Drop” :

  1. Le Stock : c’est l’avantage principal, vous n’en avez pas !
  2. Le Capital : qui dit pas de stock dit pas de risque d’invendu.
  3. Importance du catalogue : vu que que vous n’achetez pas de stock, vous pouvez tester de nombreux produits
  4. BFR positif ( besoin de fonds de roulement) : le fonds de roulement représente le montant qu’une entreprise doit financer afin de faire tourner son activité. Vu que vous n’avez pas de stock – au cas où vous ne l’auriez toujours pas compris – vous n’avancez pas les clients, vous encaissez et après vous commandez chez le fournisseur.
  5. Gain de temps : vous n’aurez pas à vous occuper de la gestion du stock (promis c’était la dernière fois), de la manutention pour les envois, de l’expédition, etc.

Le bad boy du e-commerce

Le dropshipping a une très mauvaise réputation. Reprenons la définition plus haut, je ne sais pas pour vous, mais une partie de cette définition m’a interpellée :

“sans […] que le client ne le sache”

Cette phrase me dérange : elle sous-entend que l’utilisation malveillante du dropshipping est devenue la norme. 

La pratique en elle-même n’est pas illégale, nous avons totalement le droit d’acheter chez un grossiste du type AliExpress et de le revendre en notre nom. Cependant, on peut déplorer un gros gros manque d’éthique chez beaucoup de Dropshipper. 

Une marque de maillot de bain douteuse

Dans un soucis de confidentialité les noms des personnes concernées sont modifiés

Le premier scandale qui me vient en tête est celui de Julie A*. Une youtubeuse a dénoncé une possible arnaque de l’influenceuse. Étonnamment, ses collections de maillots de bain ressemblaient en tout point de vue à des maillots qu’on pouvait trouver sur les sites des fameux grossistes chinois, AliExpress, Shein, Zaful. 

La seule différence ? Le prix. Les maillots de bain de Chloé étaient revendus 30€ plus cher que ceux des sites des grossistes.

Comparaison entre deux sites ecommerce d'un même maillot de bain

Nous avons dit que le dropshipping n’est pas une pratique illégale. Il est totalement normal pour une entreprise de faire ce qu’on appelle une marge commerciale. Elle correspond à la différence entre le prix de vente et le prix d’achat de biens ou de services. Il faut bien faire tourner la boutique !

Mais alors, si on a le droit d’appliquer une marge et de revendre des produits en notre nom, où est le problème ?

Julie revendait, sur son site, ces maillots de bain à 40€. Or, elle nous confirmera plus tard qu’elle fait produire ses maillots de bain en Chine. Ces mêmes maillots de bain qu’on peut trouver directement sur les sites des grossistes à moins de 10€.

Rien ne justifie cette marge de 30 euros, que ce soit en termes de qualité, d’image de marque ou n’importe quelles autres raisons. Quand vous fixez une marge commerciale, elle doit être justifiée ! Ne mentez surtout pas sur la provenance de vos produits, là c’est complètement illégal.

Dropshipping et Marketing d’influence

Je pense que vous l’avez vu sur Instagram, mais de nombreuses stars de la téléréalité ont été prises à faire des placements de produits issus du dropshipping. Que ce soit conscient ou non, elles se sont attirées les foudres de leur communauté.

Petit exemple de Pixie*, qui a enchaîné les bad buzz et scandales :

  • La marque de Pixie reprend carrément les visuels du site AliExpress pour ses différentes gammes de maquillage ;
  • Placement de produits de faux livres en carton d’un site de dropshipping ;
  • Et j’en passe… 😑

Vous ne rêvez pas, les visuels sont les mêmes. Il ne suffit pas de mettre un effet miroir sur une photo pour changer complètement un produit.

Ce business fait polémique depuis des années et de vous à moi, je comprends totalement la connotation négative qui suit à la trace le mot “Dropshipping”. À mon sens, le problème n’est pas le dropshipping mais plutôt son utilisation par certaines personnes malintentionnées.

Petite expérience, je vous invite à la faire aussi : tapez dans la barre de recherche Google “dropshipping éthique” (expérience faite en 2021).

J’ai cliqué sur le premier article qui s’affiche (ce n’est pas moi, c’est Google qui l’a jugé comme étant le plus pertinent).

Voici une partie du sommaire de l’article en question :

Pour une bonne partie, c’est tout simplement du e-commerce légal ! Effectivement, la partie marge, qualité du produit et fournisseur rentre dans l’éthique mais le reste rentre dans la cadre légal. C’est quand même grave de devoir rappeler aux personnes qui veulent se lancer dans le dropshipping de respecter la loi. Ça confirme effectivement ce que j’ai dit plus haut :

“Le problème n’est pas le dropshipping en lui-même mais ce que les gens en font”

Pour illustrer ça, certains organismes de formation digitale se sont totalement détachés du dropshipping. Je vous invite à lire cet article de LiveMentor qui explique pourquoi ils ont décidé d’arrêter leur formation sur le Dropshipping au profit d’une formation E-commerce (le dropshipping étant l’une des disciplines du E-commerce).

Je comprends que l’appât du gain peut être fort, surtout quand on est jeune. 

Quand on découvre le monde du Web et surtout ses possibilités infinies, on se sent pousser des ailes. Mais, on ne se rend pas forcément compte de ce que cela implique derrière.

J’ai moi-même songé à lancer un business de dropshipping, sans me poser la question de ce qui est éthique et de ce qui ne l’est pas. Avec du recul, je suis contente de n’avoir rien fait ✌️

Je ne vous dis pas qu’il ne faut pas se lancer dans cette pratique car finalement elle consiste simplement à vendre sans avoir de stock. Par contre, je vous encourage à vous poser les bonnes questions !

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